Quelle est votre réaction au vu des images qui circulent sur les réseaux sociaux montrant ce septuagénaire militant du MRC, enchaîné sur son lit d’hôpital ?
Chaque jour on a le sentiment qu’on ne peut pas traverser un certain niveau d’aberration. Pourtant chaque jour on franchit d’un degré supplémentaire ce qu’on pouvait imaginer. Je n’ai pas des mots pour qualifier cette indignité. De la part des autorités qui foulent au pied les droits les plus élémentaires des personnes qui non seulement sont privées de liberté, mais qui en plus sont malades. Des moyens existent de par le monde pour prendre en charge la santé, l’hospitalisation des personnes qui sont privées de liberté. J’ai du mal à comprendre qu’aujourd’hui, en 2021, les autorités camerounaises n’ont pas trouvé autre chose que de les enchaîner à leur lit pour les empêcher, je suppose, de fuir, de se soustraire à la justice. c’est odieux tout simplement.
Que prévoit la loi dans ce cas ?
Il n’y a pas de loi particulière dans ce genre de situation. Vous vous doutez bien que la loi n’est pas en mesure de faire face à toutes ces situations. Parce que la loi n’est pas faite pour tout régler. En revanche, des accords et des directives qui prévoient des modalités de traitement des personnes privées de liberté, dit-on. Ce que prévoit la loi : le code de procédure pénale dit simplement que les personnes doivent être traitées avec humanité et dignité. En l’occurrence, je n’ai pas le sentiment que nous soyons nous même en conformité avec notre propre loi. Et nous sommes encore moins en conformité avec les engagements internationaux que nous avons pris.
Partagez-vous l’avis de ceux qui disent que le Cameroun est un pays en voie de déshumanisation ?
Alors le choix des formules, je vais vous le laisser, bien évidemment pays en voie de déshumanisation et autres. Je ne sais pas ce qu’on entend par là. Mais je pense que nous sommes tout simplement en train de franchir le cap de l’absurde.