Une victoire qui peine à se dessiner et finalement obtenue à la suite d’un corner à moins d’une demi-heure de la fin, ainsi résumée la performance des Lions à Tanger au Maroc (1-0, but de Ngadeu), face à une bien faible équipe du Mozambique peut sembler anecdotique si ce n’est laborieuse.
Pourtant elle fut, de l’avis général, bien plus pénible encore, en dessous en tout cas de la mièvre copie rendue le vendredi précédent à Douala (3-1), face au même Mozambique.
Certes, avec ces deux victoires consécutives, le Cameroun reste au contact de la Côte d’Ivoire, leader du groupe avec un point d’avance, à deux matches du terme de cette première phase qualificative et au bout de quatre matches disputés.
Deux victoires lors de ses deux dernières rencontres (face au Mali puis la Côte d’Ivoire en novembre) lui garantirait un place au prochain tour. Les Lions pourront continuer à rêver d’une huitième participation à une coupe du monde. Sur le papier donc, tout est encore possible.
Reste cependant les questions, tant sur les performances de l’équipe sur le terrain que – plus vitale encore – sur l’encadrement.
Le jeu. Incohérent, à court d’idées, riche en déchets techniques, la performance des Lions lors de leurs deux dernières sorties restent loin du meilleur niveau. Si quelques éclairs individuels (Choupo-Moting en attaque et Epassy dans les buts) ont permis de venir à bout de Mozambicains fort limités, on peine à voir comment cette équipe pourrait résister à un adversaire meilleur. La défaite (0-2) face à la Côte d’Ivoire en Septembre dernier n’était point une aberration, mais fort logique. Il est vrai que depuis la victoire inattendue des lions en coupe d’Afrique des Nations en 2017 au Gabon, l’équipe n’a pas livré une seule performance aboutie. Deux mois avant l’ouverture de la CAN à Yaoundé, peut-on raisonnablement espérer un changement de cap ?
L’encadrement. Deux jours avant le match de ce lundi face au Mozambique à Tanger (la CAF ayant estimé que les conditions n’étaient pas réunies pour que le match se déroule à Maputo), l’encadrement des Lions s’est rappelé au souvenirs de ceux qui avaient oublié les niveaux d’incompétence atteint par les équipes dirigeantes du football au Cameroun. Pour avoir réservé un vol de la Camair Co. les Lions sont passés à deux doigts d’un forfait, le transporteur national ayant, comme à son habitude, repousser et finalement annulé le vol prévu le samedi au départ de Douala vers le Maroc. Au final, les joueurs camerounais sont arrivés au Maroc à 3H du matin pour un match qu’ils ont joué (et gagné) à partir de 13h. Ailleurs, une telle gestion obligerait les dirigeants du football à s’expliquer et à s’excuser de tant de légèreté. Mais au Cameroun, où on a connu pire autour des Lions, rien de tel. Une question s’impose dès lors : jusqu’où persistera le désordre autour des Lions indomptables ?