Des pêcheurs mousgoums «venus de toute part» ont attaqué des quartiers peuplés principalement de bergers arabes choas à Kousséri, a déclaré Jean-Lazare Ndongo Ndongo . «Nous avons deux décès», a-t-il ajouté, précisant qu’il avait également «des blessés». Les raisons de ces affrontements n’ont pas été communiquées par les autorités.
«En dépit des efforts des forces déployées pour tenir la ville, ils ont incendié quelques maisons notamment dans les quartiers à grande consonance arabe», a-t-il déclaré.
Selon Lazare Ndongo Ndong, les assaillants ont été repoussés et la ville a reçu «quelques renforts en hommes». A Kousséri, «les Mousgoums ont attaqué avec des flèches et les Arabes ont réagi», a expliqué à l’AFP un responsable d’une ONG locale ayant requis l’anonymat. «Le calme est revenu après les affrontements», a-t-il assuré.
De nombreux habitants ont fui leurs domiciles et se sont réfugiés au Tchad voisin. «Plusieurs femmes et enfants ont pu traverser le fleuve à bord de pirogues pour se réfugier à l’ouest de N’Djamena», a déclaré à l’AFP Khala Ahmat Senoussi, président de la Croix-Rouge au Tchad. Dans un communiqué, le président de la junte au pouvoir au Tchad, Mahamat Idriss Déby Itno, a évoqué une «situation préoccupante» et appelé «faire preuve de solidarité et d’hospitalité vis-à-vis de ces personnes forcées à quitter leur pays pour se sauver».
En août, douze personnes avait été tuées et 48 blessées dans des affrontements intercommunautaires entre pêcheurs et bergers, toujours dans l’Extrême-Nord du Cameroun. Les affrontements entre ces deux communautés avaient éclaté à la suite de disputes au sujet de la gestion et de l’accès à l’eau, selon les autorités. Les conflits meurtriers entre ethnies sont relativement rares au Cameroun mais fréquents au Tchad et au Nigeria, notamment entre agriculteurs sédentaires et éleveurs semi-nomades.
Source: AFP