L’inquiétude se lit sur le visage de Mariama. Elle craint que les perspectives d’une augmentation du prix d’achat de sa matière première ne soient réelles. Une conséquence du refus de l’accord d’exportation des céréales ukrainiennes en Afrique. La vendeuse de beignets à la farine de blé au marché du rond-point express, un quartier de Yaoundé, dit avoir du mal à joindre les deux bouts avec les prix pratiqués actuellement.
Je n’ai rien. Je vis au jour le jour. La farine que j’utilise en ce moment n’est pas encore payé, parce que j’attends la fin de journée pour le faire et prendre un autre sac à crédit. Avec les charges familiales ça sera pénible si ils augmentent le prix de la farine. Comment va-t-on vivre dans notre pays?
La possible inflation sur les denrées comme le pain pourrait créer un malaise dans les foyers du point de vue de Laura, une étudiante.
Ce genre de décision n’est pas à simplifier tellement l’impact dans les ménages n’est pas mesurable. Juste le fait de savoir que mes revenus ne me permettent plus de subvenir aux besoins de ma famille dans la conscience d’un parent ça peut avoir des répercussions négatives. Ça ne peut pas être une bonne nouvelle pour le Cameroun ça.
Il ne devrait pourtant pas avoir péril en la demeure si l’Afrique adopte de nouvelles attitudes conseille l’économiste Thomas Babissakana:
On ne peut pas rester dépendant d’un pays. L’Afrique doit s’habituer lorsqu’il y a une crise à changer d’épaule, d’outils qui permettent de mieux maîtriser l’alimentation et nous éviter de dépendre des approvisionnements d’une seule destination.
Parmi les pistes de solution préconisées, la production de farine à base d’autres denrées comme le suggère Justin:
Nous pouvons rentrer à la source, farine de manioc, du maïs, de patate, nous avons tout pour le faire. Chez moi dans le Mbam il y a suffisamment de terrain même pour cultiver le blé.
Le Cameroun a déjà subi plusieurs augmentations du prix des céréales, la dernière remonte au mois mars de 2022.