Il succède à Ni John Fru Ndi, qui a dirigé le parti sans partage depuis sa création en 1990, jusqu’a sa mort le 12 juin dernier. Le député et ancien candidat aux dernières élections présidentielles, a été élu avec 62 % des suffrages des militants du SDF, réunis en congrès du 27 au 29 octobre 2023. Il a été à l’issue du 10e congrès du parti, qui s’est tenu les 27 et 28 octobre derniers, au palais des sports de Yaoundé.
Il a réuni 985 voix contre 363 pour David Shewa et 217 pour Godden Zama, ses deux adversaires à cette élection, soit 62% des vote des 1500 délégués présents a ce congrès.
C’est donc une nouvelle ère qui s’ouvre au sein de l’opposition camerounaise, même si certains observateurs reprochent au nouveau leader, sa trop grande proximité avec le pouvoir en place.
L’élection de Joshua Osih a la tete du SDF marque t-elle une nouvelle ère pour l’opposition au Cameroun ? Pourra-t-il impulser un nouveau souffle à cette opposition longtemps endormie ? Que pense les camerounais de cette élection ? Ecoutez quelques uns.
« Le SDF est le plus grand parti de l’opposition au Cameroun, même si ces dernières années, cette place a été prise. Je crois que c’est aussi dû au fait que le leader charismatique qu’était John Fru Ndi est parti et cette période de transition n’a pas été très bien gérée par Ni John Fru Ndi qu’on a aussi vu trop proche des gens du pouvoir. On ne savait donc pas si ce parti était encore un parti de l’opposition sur lequel les camerounais peuvent compter. On espère de tout cœur que ce nouveau souffle et cette nouvelle élection, nous apportera du mieux et qu’on verra un SDF rayonnant qui va encore réussir à convaincre une majorité des camerounais et pourquoi pas prendre le pouvoir au Cameroun ». Aloys Steve
C’est donc d’un SDF fragilisé ces dernières années par des conflits internes, dont hérite Joshua Osih. Il est question pour lui, de relancer ce parti, qui fut autrefois la principale formation politique de l’opposition au Cameroun. Le décryptage de Stéphane Akoa, chercheur à la fondation Paul Ango Ela.
« Pour le parti, je pense que ça changera déjà le fait que la figure que les militants doivent respecter ait changé et que la tête du parti soit désormais Joshua Osih. Peut-être que dans la douleur d’ailleurs. Ça ne s’est pas passé aussi simplement. Il y a eu quelques discussions, ce qui suppose effectivement un réajustement d’un certain nombre de dispositifs, aussi bien les regards que les observateurs auraient sur cette formation politique et ses actions, mais aussi bien sûr dans la considération que les autres formations de l’opposition pourraient avoir désormais ou pas, vis à vis du SDF ».